Maria Island : un paradis pour la faune tasmanienne

En quittant la péninsule de Tasman, nous nous sommes dirigés vers Triabunna, petit port de pêche, afin d’y prendre le ferry pour Maria Island. Cette île est bien différente de Bruny Island de par sa petite taille et sa fréquentation moindre certainement due au fait qu’aucune voiture n’est autorisée sur l’île. Le ferry est un tout petit bateau de quelques places qui ne dessert l’île que deux fois par jour. Après 30 min de traversée, nous nous rendons à la maison du parc national de l’île pour confirmer notre réservation d’hébergement pour la nuit. Tout comme Port Arthur, l’île avait abrité un pénitencier transformé aujourd’hui en refuge, c’est donc en cellule que nous passerons la nuit.

Maria island, ses paysages, son ancienne colonie, son pénitencier...

Malheureusement, peu de temps après notre arrivée sur l’île, il se mit à pleuvoir tant que nous avons dû abandonner l’idée d’occuper notre après-midi avec une randonnée. C’est après avoir visité le site de l’ancien pénitencier, et profitant d’une accalmie, que nous avons décidé de découvrir les alentours. Et ce fut une fantastique découverte puisqu’en quelques minutes nous avons pu observer pademelons, wombats et kangourous, à seulement quelques mètres, les animaux étant peu farouches. Un véritable paradis pour la faune sauvage et ses amateurs.

... et son incroyable faune !

Mais s’il y a un animal que je souhaitais voir par-dessus tout, c’est bien l’emblème de la Tasmanie : le Diable de Tasmanie. Le soir venu, nous avons pris nos lampes torches puis nous sommes partis à sa recherche, en vain… jusqu’à ce que, gagnés par le froid, nous décidions de rentrer. Là, au milieu du chemin, une silhouette noire et ses deux petites taches blanches nous observait. Nous ne bougions plus, ni elle, ni nous. Puis elle continua son chemin pour se retourner et nous observer à nouveau. Cette scène ne dura que quelques minutes qui me semblèrent une éternité. Je venais de croiser cet animal, en voie de disparition, dans son milieu naturel… de quoi me réconcilier avec ma frustration de n’avoir jamais vu le Kiwi en Nouvelle-Zélande ! Car effectivement le Diable de Tasmanie est en train de disparaître… Si comme beaucoup d’espèces sauvages il subit la pression humaine, c’est une maladie, apparue dans les années 90, qui est en train de le décimer : la Devil Facial Tumour Disease, une tumeur faciale dont il n’existe à l’heure actuelle aucun traitement. Mais un grand plan de sauvegarde "Save the Tasmanian Devil Program" a vu le jour. Pour cela, des individus sains ont été isolés dans des zoos et réserves. Après le succès de leur reproduction, plusieurs individus ont été introduits dans des parcelles de terre isolées des autres populations comme les péninsules ou les îles. C’est ainsi que Maria Island se retrouve avec une « importante » population d’individus sains, suivie avec grande attention.

Ce moment, c’est certain, fera partie de ceux qui resteront gravés dans ma mémoire.